RDC: des familles assurent avoir dû payer pour la libération des prisonniers

L’ACAJ, l’Association congolaise pour l’accès à la justice, qui a recensé plus de 250 interpellations au cours de la journée de manifestation de dimanche dernier, accuse la police d’avoir obligé de nombreuses familles à payer pour obtenir la remise en liberté de leurs proches. Entre 30 000 francs congolais et 200 dollars américains, selon l’association.

Dimanche dernier, Eben, un jeune kinois de 18 ans, assure qu’il n’est pas sorti de chez lui. Sa mère lui avait interdit de manifester. Mais la police, dit-il, est venue l’arrêter jusque dans sa parcelle où quelques marcheurs s’étaient réfugiés. « Ils m’ont braqué avec une arme, un AK-47. Ils ont tout ramassé. Ils (nous) ont mis dans la jeep. Ils nous ont emmenés au commissariat général. Ils nous ont menottés et après ils nous ont mis en cellule ».

Au même moment, le frère d’Eben a également été arrêté. 24 h plus tard tous les deux  ont été relâchés, mais pas à n’importe quel prix. Leur oncle Jean-Marie assure qu’ils ont été obligés de payer 150 dollars : « Nous avons emprunté de l’argent auprès des cambistes. Ils m’ont prêté 100 dollars. Mais puisqu’il n’avait pas assez de moyens, on est allés ailleurs. Ils nous ont encore remis 50 dollars. C’est comme ça que nous avons payé ».

En ajoutant les intérêts, la famille doit rembourser 180 dollars avant le 5 février. Et se demande comment faire : « C’est vraiment un sacrifice. On ne sait pas comment nous allons encore terminer le mois de février ».

La famille a pourtant fait appel à un avocat, maître Masiala. C’est lui qui a mené les négociations. Il assure que la police réclamait 500 dollars au départ : « Selon l’OPJ, on doit les décourager, ils ne doivent pas se retrouver dans la rue pour marcher avec l’Eglise catholique. Si (ça avait été) une amende, il fallait payer la banque et donner la preuve du paiement. Mais on a payé 150 dollars sans fondement juridique ».

Le chef de la police de Kinshasa déplore ces montants qu’il qualifie « d’exorbitants ». Il invite les familles concernées à saisir l’inspection de la police.

rfi Afrique

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